PARTICIPATION POLITIQUE : PETITION CONTRE LA LOI ORGANIQUE DU 4/01/2018 RELATIVE A LA PARTICIPATION POLITIQUE DES FEMMES MAURITANIENNES AUX POSTES ET FONCTIONS ELECTIFS
La Mauritanie a adhéré à la charte des Nations –Unies qui stipule que les Hommes sont égaux et ont les mêmes droits, sans discrimination entre hommes et femmes. Elle a signé et ratifié l’ensemble des traités internationaux et conventions, dont la CEDEF, en 2000.
Au niveau national, un arsenal juridique a été élaboré et des mécanismes sont mis en place pour la protection des droits des femmes dont la loi organique 12-034 du 12 avril 2012 relative à la promotion de l’accès des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives abrogeant et remplaçant les dispositions des articles 2,3 et 4 de l’ordonnance N° 2006-029 du 22 Aout 2006 et instaurant une liste nationale, exclusivement, de femmes ;
Les échéances qui ont suivi l’adoption de cette loi qui renforçait la représentativité des femmes dans l’espace public et l’amélioration de leur accès aux centres de décisions avaient, contribué à une nette amélioration du taux d’accès des femmes aux postes électifs : environ 35,38% des conseillers municipaux sont des femmes ainsi que 22,40% des députés.
Ces résultats, bien qu’importants, restaient, bien en deçà de nos attentes et aspirations qui sont et restent la parité effective (50%).
Cependant, l’adoption, le 4 janvier 2018, de la loi organique relative à l’accès des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives marque un recul déplorable dans les acquis.
Apres une analyse du contexte actuel et des calculs prévisionnels, nous avons constaté que les listes de candidature des conseils régionaux ainsi composés 18 à20% de femmes : (2/11 membres sont des femmes-3/15 membres sont des femmes -4/18 membres sont des femmes- 5/21 membres sont des femmes) ne garantissent pas la présence des femmes dans les structures des conseils régionaux.
La loi sur les conseils régionaux est contraire aux recommandations du comité CEDAW de 2014, notamment, la recommandation, n° 31, relative au renforcement de la participation politique et elle est, du reste, incompatible avec l’esprit de l’état de droit.
L’équité est une condition sine qua none du vivre ensemble et du renforcement de l’édifice de l’Etat de droit puis la garantie du développement durable auquel nous aspirons.
C’est dans cette perspective que nous, femmes leaders de la société civile, mobilisées au sein du groupe, Espace Femmes Mauritanie à Visions Croisées,
- Déplorons l’adoption de la loi organique du 4 janvier 2018 et Plaidons pour un engagement réel par la promulgation d’une législation en faveur de la promotion et la participation politique des femmes.
- Exhortons les pouvoirs publics à respecter leurs engagements en faveur des femmes
- Lançons un appel à toutes les femmes et aux activistes des droits humains de se mobiliser face au recul constaté,
- Incitons l’autorité compétente (assemblée) à l’adoption immédiate du projet de loi sur les violences basées sur le genre.
Pour signer notre pétition cliquer ici :
Nouakchott, le 22/01/2018
ESPACE FEMMES MAURITANIENNES A VISION CROISEE
espacefemmesmauritaniennes@gmail.com